Interview: James – Ramasse Ta Jambe #7

On aime bien Chokebore chez nous, pour leur côté un peu réservé et mystérieux, mais surtout pour leur musique bien évidemment personnelle et originale. Ces messieurs rendent visite à la France chaque année, nous avons voulu discuter avec eux et parler de leur actualité comme on dit à la télé. Le nouvel album "Black Black" venait de sortir, l'interview s'imposait donc. C'est Frank le bassiste au micro !

L'histoire de Chokebore ?

On vient de Hawaï, mon frère Jonathan (guitariste), Troy (chanteur/guitariste) et moi étions dans le même lycée, on jouait dans des groupes, parfois les mêmes, parfois différents. Puis Jonathan a bougé à Los Angeles pour les études et nous à San Francisco avec Christian (ancien batteur) et au bout d'un an et demi on s'est rendu compte que ce n'était pas bien sans mon frère, alors on l'a rejoint à L.A. Ca fait 6 ans que Chokebore existe.

D'où vient le nom Chokebore ?

Cela vient d'un vieux livre de chasse, Chokebore est une partie dans un vieux flingue. Ca voulait dire ça au début, on aimait bien le mot, mais ce n'est plus que le nom du groupe maintenant.

Vos influences ?

Quand on compose, on ne se dit pas que ça sonne comme tel ou tel groupe. C'est plutôt des trucs que j'aime bien écouter dans le genre Elvis Costello, les Clash...

Les Pixies ?

J'ai écouté un peu avant, mon frère aimait bien. Les gens disent qu'on sonne comme les Pixies parce qu'il y a un putain de morceau sur le premier album qui sonne comme les Pixies !

On sent quand même vos influences sur des groupes actuels genre Deftones parfois, que ressens-tu ?

Si j'entends un groupe qui sonne comme nous je serais flatté. Malheureusement je n'écoute pas assez de musique moderne. Il y a tellement de groupes qui composent énormément de chansons, donc tu ne peux même pas tout connaître.

Comment vois-tu l'évolution du groupe ?

Je suis plus content des nouveaux morceaux, j'aime les sentiments qui s'en dégagent, je les trouve plus sensibles, plus profonds. J'aime les chansons avec des belles mélodies et des paroles tristes, c'est toujours sympa d'écouter des chansons tristes...

Explique le départ de Christian ?

On tournait tout le temps et Mad Dog (Christian) n'était pas habitué à ça, en jouant de la musique sans arrêt, il a commencé à avoir des problèmes aux poignets et aux oreilles, et nous on jouait trop fort tous les soirs. En plus il jouait d'autres styles, alors il nous a dit pendant une tournée qu'il arrêterait après celle-ci et retournerait à Los Angeles. On est toujours copains, il vient nous voir jouer et on traîne ensemble.
Pour ce qui est de Miik, il jouait dans un groupe de potes de Troy, lorsque ce groupe a éclaté, Christian nous quittait au même moment, alors on a demandé à Miik de nous rejoindre. On le connaissait déjà, il est super sympa !

Christian a joué un morceau sur le nouvel album ?

On avait enregistré ça vite fait sans paroles, à l'époque de "A Taste for Bitters". Alors cette fois on a rajouté le chant et on l'a mis sur l'album. En concert on la joue toujours après "The Perfect Date" et ça sonne bien.

Que penses-tu des paroles sur cet album ?

Lorsqu'on a commencé à écrire ce nouvel album, j'ai demandé à Troy d'écrire plus de chansons tristes et qui parlent d'amour. De ce fait, j'aime beaucoup les paroles de cet album.

On a lu que Troy aimait écrire ?

Oui, c'est vrai, il a eu un journal où il a écrit toutes les petites histoires pendant un an et demi. Malheureusement il se l'est fait piquer en Espagne, il était très déçu. Je pense qu'il continue à écrire aujourd'hui, mais d'une manière différente.

Connaissez-vous quelques groupes français ?

Purr, Sloy, Burning Heads, Garlic Frog Diet, c'est cool car on commence à connaître pas mal de monde ici.

Combien de concerts avez-vous fait en France pendant cette tournée ?

Quelque chose entre 11 et 15 ! On a voulu jouer un peu dans tous les coins de France, c'était cool ! La France a été le pays majeur de cette tournée. Sinon, on a fait 9 concerts en Italie, 5 en Suisse, 3 en Belgique, 1 en Angleterre, Portugal et Espagne.

Vous ne jouez que dans des petites salle ?

Oui le plus souvent, sauf dans les festivals, ou lorsqu'on ouvre pour un gros groupe.

Parles-nous de Boomba Records ?

Et bien, AmRep Europe était dirigé par 2 personnes seulement. Au bout d'un moment, c'est devenu impossible pour eux de s'occuper des 11 groupes de AmRep USA. Alors ils ont monté Boomba, où il y a moins de groupes : nous, The Melvins, The Cows. Aux USA, on est distribué par AmRep USA.

Pensez-vous être un grand nom aux USA ?

Je pense qu'on est un grand nom nulle part dans le monde occidental !

Pourquoi vous masquez les marques de votre matériel ?

Quand on a sorti notre 1° album, on s'est aperçu qu'il y avait marqué Marshall un peu partout sur la photo, genre un groupe de Rock'n'Roll !! Alors on a décidé de cacher les marques. Pareil, un jour on a loué du matos de chez Euro Backline, la marque était écrite partout genre "Hey les gars, où est-ce-que vous avez loué votre matos ? Chez EURO BACKLINE !". Alors un jour j'avais envie de rayer Euro Backline partout et de réécrire Euro BUTTLINE !!

Ramasse Ta Jambe #7
février 1999